- PROFESSIONNELLE (QUALIFICATION)
- PROFESSIONNELLE (QUALIFICATION)PROFESSIONNELLE QUALIFICATILes problèmes afférents à la qualification professionnelle sont indissociables des transformations qui ont affecté les économies et les sociétés contemporaines. Les mutations technologiques, la modification de la structure des emplois, l’organisation d’enseignements techniques diversifiés ont cumulé leurs effets, à un point tel que ce qui naguère ressortissait à la préparation des C.A.P. relève désormais de la gestion globale des ressources humaines. La chute impressionnante du nombre des ouvriers depuis les années 1960, d’une part, l’augmentation conjointe des cadres dans la population active et de la qualification des salariés, d’autre part, ont laissé subsister la question des basses qualifications.Celle-ci est communément appréhendée à partir d’un niveau donné de rémunération, le S.M.I.C. Au début des années 1990, près de 11 p. 100 des salariés étaient rétribués sur cette base. Dépourvus de toute perspective de progression professionnelle, les «smicards» apparaissent toujours particulièrement nombreux dans les services marchands: le textile, l’habillement, l’hôtellerie, le commerce de détail. Dans la plupart des domaines de l’activité économique, les conventions collectives propres à chaque branche comprenaient, par ailleurs, un premier palier de rémunération situé au-dessous du S.M.I.C. L’action de l’État a donc visé, par un large mouvement de négociations menées depuis la fin des années 1980 et au moyen d’accords salariaux, à faire disparaître des grilles de salaires minimums les rémunérations conventionnelles inférieures au S.M.I.C. Au niveau des entreprises, on observe le développement d’une politique de professionnalisation, avec l’instauration d’un système de postes plus ouvert, au sein duquel les ouvriers et les employés peu ou pas qualifiés peuvent progresser selon leurs capacités. On distingue parallèlement une évolution sensible de la fonction d’encadrement, qui tend à rendre plus précaire la position des agents de maîtrise et, finalement, à réduire la différence entre cadres et non-cadres. On perçoit donc l’importance que revêtent – mais aussi la complexité qu’elles présentent – les grilles de qualifications qui sont solidaires du système de rémunérations. Regroupant postes et fonctions, la classification des emplois varie selon le type d’entreprise. Elle comprend, dans la métallurgie, une gradation hiérarchique de niveaux et d’échelons: ouvriers non qualifiés, ouvriers professionnels, techniciens, agents de maîtrise; chez Peugeot: agents qualifiés de fabrication, agents professionnels de fabrication, agents professionnels hautement qualifiés..., le grade le plus élevé étant chef de secteur. Il existe, à côté de cette armature socio-économique, des dispositifs juridiques, comme les contrats de qualification offerts aux jeunes de 16 à 25 ans privés de qualification professionnel ou en possédant une inadaptée à l’emploi postulé. Ces contrats à durée déterminée, associant temps de travail et temps de formation, ont pour objectif l’obtention d’une qualification reconnue par la convention collective ou par une commission paritaire de l’emploi.Il reste que les titres attestant une compétence professionnelle — des C.A.P. aux diplômes universitaires — ne font plus seuls autorité pour entrer dans la vie active. L’exploration des capacités et des motivations, l’appréciation des connaissances et du comportement se font au moyen de tests qui décident prioritairement de l’embauche dans nombre d’entreprises. On en a critiqué l’utilisation, au motif que doit uniquement être prise en compte l’aptitude à exécuter efficacement une tâche, et non la personnalité de celui qui occupe le poste. On peut cependant estimer ces procédures nécessaires si l’on considère que le bon fonctionnement d’une entreprise dépend, dans un monde voué à d’incessants changements techniques, de l’aptitude qu’ont à s’adapter et à communiquer les individus qui y travaillent.
Encyclopédie Universelle. 2012.